Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 9 novembre 2004
Fonction publique

«Revenu réel» (de +3 à +4% avec primes et avancement) contre «points d'indice» (+0,5%) : dialogue de sourds entre ministère et syndicats

Les discussions sur les salaires dans la fonction publique sont mal engagées. Mécontents de la première réunion sur ce dossier avec leur ministre de tutelle Renaud Dutreil, les syndicats de fonctionnaires exigent l'ouverture de "véritables négociations" avec des "propositions concrètes sur le pouvoir d'achat" et menacent de boycotter les prochaines rencontres. Le ministre de la Fonction publique a reçu les syndicats lundi matin, à Paris, durant deux heures. Et ce premier "rendez-vous salarial" de l'année 2004 s'est apparenté à un dialogue de sourds. Renaud Dutreil a en effet affirmé, en ouverture des discussions, que les salaires des fonctionnaires augmentent "en moyenne de 3% à 4% par an" en se basant sur les primes et les avancements alors que les syndicats parlent, au contraire, d'une perte de pouvoir d'achat de 5% depuis l'année 2000 et exigent un rattrapage du même ordre. Ces derniers s'appuient pour cela sur la valeur du "point d'indice", qui sert de base au calcul des salaires dans la fonction publique et qui n'a pas été revalorisé en 2003, ainsi que sur une augmentation de 0,5% en 2004. Et ni le ministre ni les sept fédérations (CGT, FO, CFDT, CFTC, CGC, UNSA et FSU), unies en un seul front, ne veulent céder, les deux parties affirmant chacune de leur côté que leur base de calcul est la bonne. "Les organisations syndicales refusent de prendre en compte le fait que la feuille de paie moyenne des fonctionnaires augmente plus que l'inflation. Je ne souhaite pas qu'on en reste à ce dialogue de sourds et je vais leur proposer un prochain rendez-vous qui pourrait éventuellement aboutir à des négociations",a déclaré Renaud Dutreil, lundi. Mais il a immédiatement ajouté qu'il est "impossible que le gouvernement revienne" sur ce constat de hausse annuelle. "Il ne faut pas transiger sur ce constat", a-t-il dit. M. Dutreil a affirmé que son mode de calcul est celui de "l'équité entre tous les Français puisque dans le privé on raisonne sur la feuille de paie réelle et non en point d'indice. Il faut aboutir à une évaluation du pouvoir d'achat qui soit la même". De leur côté, les syndicats ne veulent pas parler d’autre chose que de la valeur du point d'indice, certains allant jusqu’à conditionner leur présence à la prochaine réunion à ce seul ordre du jour. La date d'une prochaine rencontre doit être communiquée aux syndicats d'ici vendredi. Mais toutes les conditions semblent réunies pour un bras de fer, avant une très probable rupture. Les fédérations de fonctionnaires se réunissent d'ailleurs dès ce mardi pour décider d'éventuelles actions. A droite comme à gauche, aucun gouvernement n'est parvenu à conclure un accord salarial avec les syndicats de fonctionnaires depuis 1998, les discussions ayant débouché à chaque fois sur une décision unilatérale.</script

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